Un fort dans les palus : Fort-Médoc

Bordeaux doit sa prospérité à son port. L’emplacement de la ville sur la Garonne, sa proximité avec l’estuaire de Gironde lui a conféré une place privilégiée lui permettant de développer le commerce fluvial mais également maritime. Ce privilège a eu un prix.

Les voies navigables lui ont offert la prospérité mais également un déferlement d’attaques ennemies que cela soit les vikings, les anglais pendant la Guerre de Cent ans…

Pour remédier à cette faiblesse, il fallait contrôler l’estuaire de Gironde. De nombreuses forteresses se sont érigées Blaye, Bourg…Il faut se rappeler que l’Estuaire de Gironde est le plus vaste d’Europe. Pour une défense efficace, il faut couvrir les 3 km de large entre Blaye et sa rive voisine. Pendant l’épisode de la Fronde, le duc de Saint-Simon disait qu’il fallait verrouiller l’estuaire, Vauban l’a mis en place.

Il construit un triptyque défensif unique en France couvrant la totalité de la largeur de l’estuaire : la citadelle de Blaye, l’ile Pâté et Fort-Médoc .

Aujourd’hui, sous les premiers rayons de soleil du déconfinement, je suis allé redécouvrir Fort Médoc sur la rive gauche de l’estuaire. Ouvrage voulu par Louis XIV.

Je suis toujours surpris de cet emplacement en plaine zone humide. Je ne peux m’empêcher de penser aux conditions de vie de la garnison : sol inondé, eaux stagnantes, moustiques…réchapper à l’époque à de telles conditions devait tenir du miracle.

Fort Médoc se trouve sur la commune de Cussac-Fort-Médoc en Gironde en bordure d’estuaire.

Il se dévoile derrière ses fossés inondés, laissant apparaître le le corps de garde royale et sa porte. La demi-lune qui défendait son accès à quasiment disparu.

La porte royale qui montrait le prestige de la royauté et de Louis XIV reste majestueuse.

Le corps de garde confortable abritait les officiers. Sa situation lui permettait de surveiller les soldats dans la cour et leurs casernements. Aujourd’hui disparus, ils étaient fait pour accueillir 300 soldats sur deux bâtiments parallèles. Au milieu de leur ruine poussent de nombreuses orchidées.

Reste la boulangerie, la citerne, la poudrière, le corps de garde de la Mer, l’ancienne chapelle et la poterne.

Le corps de garde de La Mer, reste un bâtiment plein de charme avec une vue imprenable sur l’estuaire justifiant son rôle défensif, d’observation, de péage et de douane.

Une belle après-midi de promenade où on se surprend à rêver de la vie de garnison des soldats présents jusqu’en 1916. Lieu militaire qui fait pourtant résonner en nous un instant de plénitude en observant les nombreuses variétés d’orchidées présentes sur le site.

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