Saint-Emilion, son vin mais pas que.

Perché sur un amphithéâtre rocheux Saint-Emilion ne semble faire qu’un avec la vigne. Une réelle harmonie s’en dégage à tel point que l’UNESCO en 1999 a inscris son ancienne juridiction au patrimoine mondial reconnaissant son « paysage culturel »qui s’étend sur 7846 hectares.

Vue de la ville depuis le haut de l'église monolithe. On peut constater la forme d’amphithéâtre.

Habitant la Métropole de Bordeaux, j’apprécie de prendre le train pour y aller. La gare se trouve en contre bas de la ville. Il faut marcher 20 minutes pour accéder à la cité. Cette mise en jambe permet de longer les vignobles et de découvrir les premiers grands noms de domaines: Vauthier-Mazière, La Gaffelière, Ausone… Autant de noms qui évoquent le grand vin mais pas que.

Les grands crus raisonnent à travers ces noms pourtant un pan de l’histoire de la cité si dévoile. Par exemple le château Ausone porte le nom d’un célèbre poète gallo-romain qui y possédait une villa ou encore le domaine de La Gaffelière qui rappelle les gaffets (les lépreux) et l’ancienne léproserie au porte de la ville.

O mon cher Lucanius, je cherche avant tout un vin généreux qui chasse mes soucis, soutienne mes brillantes espérances, et qui, en se répandant dans mes veines, échauffe mon âme et me rende la vigueur de la jeunesse.

Ausone (biographie)

En arrivant au bas de la ville, j’aime emprunter la rue de la Madeleine à gauche de la place Bouqueyre qui mène au Château Ausone. A l’entrée du château on peut apercevoir des tombes creusées dans la roche. On se trouve au niveau d’un ancien sanctuaire qui jouxte la chapelle de la Magdeleine. Il est à l’image des catacombes de l’église souterraine. Malheureusement la chapelle ne se visite pas, elle est privé mais se voit de l’extérieur. Elle possède une iconographie riche montrant les préoccupations religieuses de la cité pour le chemin de Compostelle et sa foi aux anges gardiens.

Je rentre dans la ville par la rue du couvent ou des argentiers . En passant par ce chemin, un autre Saint Emilion se dévoile: celui des ouvriers, des potagers, des carrières, des maisons troglodytes…

La Tour du Roy, magnifique donjon roman, siège de la Jurade, vient à la rencontre du promeneur comme pour nous accueillir . Il a été construit soit en 1224, soit en 1237. Château royal ou communal le rôle de la Tour reste encore plein de mystère comme la ville qui l’accueille.

La Tour du Roy

Face à la Tour, le Couvent des Ursulines. C’est une de ses sœurs dans un état d’extrême pauvreté qui aurait échangé la recette du fameux macaron en échange d’un repas et d’un abri.

J’aime flâner jusqu’à la porte saint-Martin et le long de la rue des anciennes écoles avant d’arriver à la collégiale. Ce collège des chanoines suivant les règles de l’ordre de Saint-Augustin vient s’imposer sur la ville haute. Ne représentaient ils pas l’ordre officiel? L’église possède de belles peintures murales et de nombreux symboles.

Une vierge du XIII ème siècle annonce la fin du règne de Satan sur Terre apportant l’espoir d’un monde nouveau. De son index elle désigne quatre médaillons narrant la légende de Sainte Catherine.

La légende de Sainte Catherine

Le chœur est désaxé par rapport à la nef, il s’incline vers le sud. C’est l’interprétation de l’évangile de Saint-Jean: « pnens caput expiravit » (Penchant la tête, il expira)

Et Saint Emilion serrant contre sa poitrine un livre, contient-il son secret ou celui de la cité?

Il faut sortir par le cloître et profiter de sa quiétude. Profiter d’un rayon de soleil avant de poursuivre l’aventure.

La chandeleur dans le cloître

En sortant du cloître une vue magnifique de la cité se dévoile depuis le clocher. Où est l’église, sous nos pieds. Il appartient à l’église monolithe creusée au XII éme siècle à même la roche.

Sur la gauche le clocher de l’église souterraine.

Pour rejoindre l’église monolithique j’adore emprunter le Tertre de la Tertre. Ses pavés rappellent les plages celtiques. Les terrassiers de Saint-Emilon et de la région récupéraient les galets de lestages des bateaux britanniques pour paver les ruelles.

Tertre de la Tertre

En bas du Tertre, la place et l’entrée de l’église souterraine.

Entrée de l’Eglise monolithique

En bas, la place de l’église monolithique, endroit idéal pour se réhydrater avant de visiter avec l’office de tourisme l’église, les catacombes et l’ermitage.

Point de départ de Saint Emilion, l’Ermitage. Il s’agit d’une grotte de petite taille en forme de croix paré du mobilier d’Emilion dont son fauteuil. A l’entrée, une source miraculeuse qui coule par intermittence. Il est émouvant de se plonger dans les pas d’Emulius.

Pour rejoindre l’église monolithique nous empruntons les catacombes creusées par les compagnons de Saint Emilion puis leur successeurs. Une cheminée perçant une coupole relit les catacombes au cimetière qui se trouvait en surface.

L’église a été creusée au Moyen-Age certainement par Pierre de Castillon à son retour de croisade au XIIe siècle. De part ses dimensions elle est unique en Europe mais non loin de là, en Charente, sur le même modèle Aubeterre-sur-Dronne dont le seigneur était également Pierre de Castillon.

Nous allons emprunter la Rue de la Cadenne pour nous rendre à la porte Brunet.

Sur le chemin on voit l’ancienne commanderie qui fut certainement propriété des Templiers mais aucune preuves historiques ne le confirme.

La commanderie

En face le couvent des Cordeliers

Le Cloître du couvent des Cordeliers

La porte Brunet se trouve devant nous, elle offre une belle vue sur la cité. Il faut se rapeller que sous la Terreur les derniers députés Girondins prirent la fuite par cette route.

Prendre à gauche, emprunter le chemin des fossés, à son extrémité tourner sur votre gauche. Au milieu des remparts le palais cardinal.

Le palais Cardinal.

Nous allons reprendre la ville par la rue Guadet. Possibilité de visite de cave souterraine.

Repartir par la place du marché, reprendre la rue de la grande fontaine. Observer la fontaine sur la droite.

En repartant vers la gare, jeter un dernier regard sur la ville et la Tour du Guetteur en forme de champignon.

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