Découverte en famille de la vallée du Lot :

En ces temps de confinements où la sensation d’enfermement se fait ressentir, j’ai repensé à mes vacances lotoises en famille, fin juillet. Découvrir le Lot, Cahors, Saint-Cirq-Lapopie…une vraie bulle de bonheur en ces temps anxiogènes. Ce département, cette vallée est juste à couper le souffle : histoire, paysage, nature et convivialité sont au rendez-vous.

Pour commencer ces quelques jours de détente, nous avons posé notre toile de tente au pied de Saint-Cirq-Lapopie au camping de La Plage. Que du bonheur, à proximité du Lot, avec les temps très chauds, les instants de baignades et d’initiation à la pêche étaient les bienvenus dans un cadre naturel magnifique.

A 20mn à pied, sur les hauteurs, dominant le Lot du haut de ses 100 mètres de dénivelé Saint-Cirq-Lapopie.

En arrivant dans le village on comprend de suite pourquoi il est l’un des sites majeurs de sa vallée et l’un des plus beaux villages de France. Les horloges se sont arrêtées à l’époque médiévale ou chevaliers et artisans se côtoyaient . Les monuments historiques s’enchainent les uns après les autres. On en dénombre 13.

Le village, ancien chef lieu des vicomtés du Quercy fut partagé au Moyen-Age entre les dynasties des : De Lapopie, De Gourdon et De Candaillac.

Le Haut du village se compose des vestiges de châteaux et maisons fortes laissant trace de ce partage. Le bas du village, fermé par ses fortifications, nous charme de ses maisons étroites en tuiles plates et des pentes prononcées de ses toitures.

Le site a séduit de nombreux artistes comme le chef de file des surréalistes: André Breton.

C’est en bas du rocher que l’on trouve trace de l’époque d’or de la batellerie avec le port, les écluses, le chemin de halage, les moulins…

Après la Guerre de 100 ans le bois du Causse va connaitre un fort succès entrainant un engouement pour le tournage sur bois. Il y aura environ 38 tourneurs en 1810.

Il faut déambuler dans la ville pour profiter des points de vues, des croisées de meneaux sculptées (renaissance), des fenêtres trilobées et ses magasins en arcade vestiges des chaudronniers, peaussiers et tourneurs. Il faut passer à l’église datant de 1522, de style gothique englobant l’ancienne église romane. Elle est dédiée au plus jeune martyr et sa mère : Saint Cyr et Julitte.

Après la terre, la rivière.

C’est en gabarre que nous avons profité de la majestuosité du Lot, de la beauté des falaises de Ganil. La rivière est paisible. Si le chemin de halage ne courait pas sur les pourtours nous serions loin d’imaginer ce travail de forçat qui s’y déroulait : tracter la gabarre, allers et retours avec des cordes à la force d’hommes ou d’animaux.

Les vues exceptionnelles défilent sur Saint-Cirq-Lapopie, le château des anglais, le passage d’écluse, la nature et le chemin de halage creusé à flanc de falaise.

On aperçoit avant l’écluse de Ganil l’oeuvre de Monnier sculptée dans le chemin de halage représentant la vie et l’environnement de la rivière.

En débarquant, nous sommes partis arpenter entre le village de Bouziès et l’écluse de Ganil ce surprenant chemin de halage. Ce chemin fut construit en 1845 pour permettre aux gabarres de remonter vers Bordeaux. Le paysage est très relaxant entre la rivière et la falaise qui nous donnent l’impression d’être au plus prés de la nature, d’être englobé.

La promenade commence par des sculptures avant de rentrer dans le minéral: la falaise et sa géomorphologie nous accueille puis on pénètre dans le chemin de halage. Nos pas se déroulent au fil des rencontres, bateaux ou promeneurs mais également bébés hirondelles impatients d’engloutir leur repas, ballets incessants des parents nourriciers ou ce petit serpent bien ennuyé de croiser notre route.

Puis on arrive à cette sculpture qui, comme un livre ouvert vient nous dévoiler la vie de la rivière.

Bien loin de la sueur des forçats d’antan ce chemin bucolique nous rapproche de la nature bien loin du stress de nos modes de vie actuels.

Ces falaises, la géologie qui nous enveloppe, nous a poussé à en savoir plus, en découvrir encore et encore. On nous a indiqué l’existence d’anciennes phosphatières dont une qui se visite et retrace leur histoire.

Nous prendrons la route de Lalbenque non pas pour ses truffes mais pour se rendre à la Phosphatière du Cloup d’Aural.

Ces sites d’extractions du phosphate résultent de l’érosion. Cette dernière avait creusé lentement des grottes qui se sont ensuite effondrées ensevelissant avec elle les animaux. Ces gouffres se sont transformés il y a 30 millions d’années en véritable tombeau. Les fossiles et autres vestiges du passé ressortiront de terre grâce aux pioches, pelles des mineurs à la recherche du phosphate.

Aujourd’hui en visitant le site il est étrange de passer d’un monde à l’autre: celui du causse en haut et celui d’en bas plus luxuriant, comme faisant un clin d’œil à l’ancienne forêt tropicale qui recouvrait le Quercy.

On y retrouve fraicheur, fougères géantes et tapis de mousse et une étrange impression de pénétrer tel un héros de Jules Vernes au centre de la Terre.

Les chariots, rails, grue…nous rappellent que ce lieu fut une mine avec une vie intense rythmé par la vie des ouvriers.

Pour finir ce voyage, nous ne pouvions pas quitter ce département sans visiter Cahors ville de Gambetta et empreinte d’une forte richesse patrimoniale.

La ville est surtout connue pour le pont Valentré. Il aura fallu 70 ans pour réunir les deux berges. Pour finaliser cette oeuvre, la légende raconte que l’architecte aurait fait appel au diable pour l’aider. Pendant sa restauration en 1880 sera sculpté, sur la tour centrale, un petit diable: hazard ou pas ? En tous cas, ce pont piéton est d’une réelle beauté et offre un magnifique panorama.

A son image, la ville regorge de trésors. Il faut déambuler dans les ruelles, aller de place en place, de jardin secrets en jardins secrets, écarquiller les yeux et profiter.

Ne pas oublier l’incontournable cathédrale Saint Etienne et ses magnifiques coupoles ainsi que son cloître chef d’oeuvre de l’art gothique flamboyant.

De nombreuses maisons médiévales nous rappellent le riche passé marchand de la ville grâce au vin noir et ses usuriers : « les caorsins ».

Nos pas nous livrent au fur et à mesure de notre pérégrination les beautés d’antan : portes sculptées, maison à colombage…autant d’enchantements.

Nous laissons dernière nous Cahors blottie dans son méandre : une ville où nous espérons vite revenir profiter de ses nombreuses richesses.

Notre séjour s’achève la tête pleine de trés beaux souvenirs.

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