Le circuit des Mégalithes à Cieux.

Les Monts de Blond, dans le Pays du Haut Limousin, en Nouvelle-Aquitaine sont propices à la promenade et à la découverte. Cette barre de granite d’une dizaine de kilomètres, à l’ouest de Limoges peut être comparée à une petite montagne. Son point culminant se situe aux alentours de 515 mètres. Son relief et son enclavement l’ont préservé et doté de légendes. Cet ancien pays de sorciers nous offre aujourd’hui la diversité de ses paysages, de ses chaos granitiques et de son histoire.

Il existe un circuit que j’apprécie, celui des mégalithes à Cieux. Ce sentier de 12km se fait en environ 3 heures. Les paysages défilent au fur et à mesure que l’on avance, alternant étang, champs et chaos granitiques. La beauté des lieux est agrémentée de légendes qui viennent à notre rencontre à chaque croisement : rocher aux Fées, pierre à sacrifices …

J’ai débuté ma promenade un peut après la chapelle du bois du Rat. Le chemin est très agréable, il s’enfonce dans la forêt puis, dévoilent de beaux blocs de granite, laissant apparaitre un magnifique bolet.

Puis il se poursuit alternant entre les fougères, les arbres et les roches, nous menant à d’étranges rochers, dont parmi eux, le fauteuil et le berceau de la bergère.

Puis notre chemin croise l’étang de Fromental et ses nénuphars. La descente est agréable et dépaysante, voire étrange avec cette sensation d’être transporté à la montagne avec ses reliefs, ses prairies…

La forêt et les rochers retrouvent nos pas, laissant découvrir le Pas de la Mule, la Roche aux Fées et son panorama.

Le pas de la mule est une dalle rocheuse qui fait office de sol. Celle-ci possède des traces d’érosions dont une qui fait penser à une trace de pas. Mais à qui peut elle appartenir? A la jument de César qui harassée de son périple se serait couchée en ce lieu laissant la trace de son sabot et la tenue de Jules. Serait-ce la trace de la Mandragore ou celle de la mule enchantée qui permit de sauver la princesse de la roche aux Fées ?

La roche aux Fées est un amas de rochers qui a servi d’abri sous roche, cela a été un lieu d’habitat puis de nécropole préhistorique comme l’atteste les outils retrouvés sur place. D’après une légende, il n’y a pas que nos ancêtres qui occupèrent ces lieux. Ce fut également le palais des fées. Ces dernières auraient fait prisonnière une jeune et belle bergère. Les nymphes de l’étang envoyèrent un jeune seigneur pour la délivrer. Elles lui offrirent une mule enchantée et créèrent un brouillard si dense qu’il pu s’approcher du palais et en extirper la bergère. L’effort fut si dense que le sabot déposa à tout jamais sa trace devant le palais.

Le chemin nous entraine vers le ruisseau du Brudoux et ses chaos granitiques. Il faut ouvrir l’oeil pour rencontrer une jolie carpe qui semble surveiller son ruisseau depuis si longtemps qu’elle s’est pétrifiée.

En sortant de ce dédale de roches, un petit pont enjambe l’eau puis on repart par un beau chemin bordé de résineux qui nous mène vers un oratoire proche de la Basse-Forêt.

D’un coup apparait devant nous d’énormes blocs granitiques aménagés en lieux de culte. Nous pouvons y voir des croix, des statuts de la vierge et un lieu pouvant faire office d’autel. Cet oratoire fut dédié à la Vierge en 1889. Bien avant, au néolithique, il servit d’abris sous-roches.

Après l’oratoire, on arrive au lieu-dit d’Arnac où se trouve la pierre à cupules. Il s’agit d’un menhir de 3,20 mètres de haut. Il est recouvert de cupules et de quelques croix gravés. Il devait certainement servir à des usages rituels. Pendant très longtemps, il est resté à terre, pendant les sécheresses, il fallait le tourner à l’aide de barres de fer pour qu’il se mette à pleuvoir.

Ensuite, on traverse un corps de ferme puis les champs avant de reprendre la route en direction du menhir de Ceinturat, le plus grand du département. On longe un chemin bordé de landes, où les bruyères viennent égayer notre cheminement. Puis au pied d’un chêne majestueux le menhir apparait. La légende dit que pour se marier dans l’année, il faut lancer un caillou sur sa corniche. S’il s’y maintient le vœu sera exaucé. Une autre légende dit que la vierge serait venue en ces lieux filer sa quenouille et promener son enfant. En jouant, il fut distrait par des papillons et les suivit. Sa mère inquiète de sa disparition planta sa quenouille dans les bruyères où elle l’oublia après avoir retrouvé son fils. Une sorcière de la Basse-Forêt, partie cueillir des plantes pour ses potions trouva la quenouille. Quand elle voulut la saisir, elle se transforma en pierre dans un éclair lumineux.

Je rebrousse chemin pour me rendre à la pierre à sacrifices. Il s’agit d’un bloc de granit marqué par l’érosion. Les traces laissent apparaitre d’étranges formes, laissant croire à un corps humain. Cette empreinte va laisser croire que les druides venaient pratiquer des sacrifices en ces lieux.

La vue est magnifique depuis le rocher et appelle à la contemplation.

Je reprend la direction de ma voiture qui est stationnée un peut après la chapelle du Bois du Rat.

Il est étrange de se dire que cette chapelle-grange fut le lieu d’un pèlerinage en l’honneur de Saint Jean de l’Évangéliste. Ont venait et ont vient encore pour obtenir la guérison des animaux, pour vaincre la stérilité, conjurer le mauvais sort ou les sortilèges.

Pourquoi dénommer le lieu Rat ?deux possibilités : à cause d’un rat maléfique qui vivait dans ses bois ou en souvenir d’un ermite venu se retirer en ces lieux (orare=parler)

Je repars avec des souvenirs plein la tête, bercé par la douceur des lieux et ses mystères.

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