Pujols la tourmentée.

En pays de serres, des éperons rocheux s’avancent vers les vallées du Lot et de la Garonne. Ils ont offert pendant très longtemps des sites privilégiés pour l’implantation de places fortes stratégiques dans une région plongée dans les tourments de l’histoire.

Pujols, en Lot-et-Garonne est une de ces places fortes. Elle a troqué sa fonction défensive pour se muer en un site patrimoniale remarquable.

Collégiale St Nicolas et porte de la ville.

Le village a connu les turpitudes des siècles. l’Agenais est au XIIème siècle sous l’influence de Raymond VI comte de Toulouse protecteur des cathares. L’hérésie cathare va prendre de plus en plus d’ampleur dans le midi de la France jusqu’à que le Pape Innocent III prêche en 1208 la croisade en albigeois.

En 1229 le comte de Toulouse est défait et avec lui Pujols paiera un fort tribu comme le dira le sénéchal Philippe de Villefavreuse :

« entièrement détruit et anéanti et détruit à cause de la criminelle erreur d’hérésie de telle sorte qu’on ne peut habiter ni le bourg ni ses alentours. »

La place forte arrivera à se relever au XII ème siècle en devenant le siège d’une baille puis elle connaîtra la guerre de Cents ans entre la France et l’Angleterre ainsi que les guerres de religions. Malgré tout son parcellaire a peu évolué et descend de l’époque médiévale.

Bien loin de ce passé guerrier, il règne aujourd’hui une ambiance enchanteresse. Quand on franchit le vestige des murailles on se trouve transporté, bercé par ses vieilles maisons en pierres de tailles, certaines à pan-de-bois, sa végétation et ses points de vue.

Il faut flâner, prendre le temps dans les rues de la place forte.

En arrivant par la porte des anglais nous sommes accueillis par une magnifique maison en pierre de taille du XVIeme siècle. Cette maison appartenait au bailli, représentant du seigneur. Il gérait le domaine, faisait appliquer la charte des coutumes et rendait la justice.

En déambulant, dans le village un riche patrimoine architectural s’expose . Le château a disparu seuls quelques vestiges sont encores visibles (tour nord-est, tour sud-est, les ruines d’une salle et des éléments du logis nord). Par contre, on y trouve la Maison du jouet rustique qui est incontournable.

Véritable musée vivant qui expose une collection de jouets traditionnels et populaires. Les visiteurs peuvent les découvrir, jouer avec et les faire.

L’église Sainte-Foy-La-Jeune du nom de la sainte agenaise présente une belle exposition photographique et des peintures murales dont les plus anciennes datent de la fin du XVeme siècle.

Avant de partir il faut profiter des terrasses présentes sur la place. Je ne peux que vous conseiller Le Bastidou qui fait des gaufres extraordinaires, sublimement légères.

Pujols mérite véritablement son titre de Plus beaux villages de France. A voir absolument.

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